Mercredi 09 octobre 2013

Mercredi 9 octobre 2013

9 h : les membres du comité d’entreprise organisent une courte réunion avec les employés pour leur expliquer ce qui va se passer pendant cette journée. Ils remercient tous les employés d’avoir été derrière eux depuis une semaine et de les avoir aidés. Ils disent qu’ils n’auraient rien pu faire sans eux.

Les membres du CE ne sont pas habitués à ce type de procédure et à ce genre de conflit. Même s’ils ont beaucoup travaillé avec les employés pour élaborer un argumentaire et savoir ce qu’il faudra répondre pendant la réunion, ils ont peur. Des employés soulèvent des questions auxquelles personne ne peut répondre pour l’instant : que va-t-il se passer ensuite ? Est-ce que tel ou tel aspect a été pris en considération ? La seule chose qu’on leur répond est d’avoir de la patience.

Un mouvement de solidarité se forme, les membres du CE expliquent aux employés qu’ils veulent qu’ils soient derrière la vitre de la salle (semi-transparente) pendant toute la réunion du CE. Le tout est de montrer que tout le personnel fait bloc.

Ils demandent aussi aux employés de former 3 groupes pour travailler sur des questions importantes pour les événements de l’après-midi. Les groupes se forment très naturellement. 

Afin d’exercer une pression psychologique, les employés décident de former une rangée de chaque côté du couloir pour accueillir le Président à 13 h 15. Chacun tient un panneau avec une des valeurs de l’entreprise écrite : une haie digne et silencieuse pour soutenir le CE.

12 h : pause déjeuner pour tout le monde. Le CE est prêt, la haie d’honneur s’organise.

13 h 15 : TOUS les employés forment une haie d’honneur de plus de 60 m de long, chacun portant sa valeur. Le Président entre dans la société dans un silence complet. Cher Président, ceux qui vont mourir te saluent. Il est clair que le Président est très troublé. Les membres du CE ont les larmes aux yeux en voyant les employés aussi unis.

Un point pour le CE dans la bataille psychologique.

Un groupe d’irréductibles reste dans les couloirs avec leur panneau pour assurer une présence. 

14 h 30 : la réunion du Conseil de surveillance débute. Y assistent deux membres du CE, le Président et d’autres acteurs financiers du groupe en conférence téléphonique. Au lieu de se terminer à 15 h, comme cela était prévu, il finit à 16 h 30.

16 h 45 : la réunion extraordinaire du CE débute.

17 h 15 : les membres du CE demandent une 1^ère suspension afin que certains points soient éclaircis.

18 h : 2^nde suspension de la réunion.

19 h 05 : la réunion se termine sans qu’aucune réponse n’ait été réellement apportée. Pourtant, le vendredi 04 octobre, le Président avait réuni tout le monde pour parler de l’annonce et de nombreuses questions avaient été posées. Le Président, n’étant pas en mesure de répondre, avait demandé aux employés de les regrouper afin de pouvoir y répondre pendant la réunion du CE. Il devait travailler avec son avocat pour préparer des réponses mais aucune réponse n’a été apportée.

19 h 10 : les membres du CE font le point avec les nombreux employés encore présents. Ils annoncent que la réunion reprendra le lendemain, jeudi 10 octobre, à 11 h. 

Les employés n'ont plus d'accès admin aux réseaux sociaux depuis le vendredi 04 octobre 2013. Mais quelqu'un répond aux messages privés au nom d'Avon France que les rumeurs sont de la spéculation.

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9 am: the members of the Works Council summon all the employees to tell them what’s going to happen during the day. They thank all the employees, who haven’t stopped supporting and helping them over the past week. They say they couldn’t have done anything without their help.

The members of the Works Council are not used to this type of procedure and conflict. Even though they have worked a lot with the employees to find arguments and know what to answer during the meeting, they are scared. Certain employees ask questions that cannot be answered for the moment: what’s going to happen next? Are certain aspects going to be taken into account? The only answer that’s given to them is to be patient.

A solidarity movement is forming. The members of the Works Council tell the employees they want them to stay behind the (semi-transparent) window of the room during the entire meeting. What matters is to show that the staff is united.

They also ask the employees to create 3 groups to work on certain issues that are crucial for what’s going to happen during the afternoon. The groups are created very easily.

In order to put psychological pressure on the country manager, the employees decide to form a line on each side of the hallway as a welcome for his arrival at 1:15 pm. Each employee holds a sheet with a value of the company written on it. 2 silent and dignified lines to support the members of the Works Council.

12 pm: lunch break for everyone. The Works Council is ready, the 2 lines are forming.

1:15 pm: all the employees form two 60-meter lines, “a guard of honor”, each of them holding a value. The country manager arrives in absolute silence. Dear country manager, those who are about to die salute you. The country manager is confused. The members of the Works Council are really moved by the sense of unity of the employees.

One point for the Works Council in the psychological battle.

A group of resolute people stay in the hallway to remain present.

2:30 pm: the meeting of the Supervision Council starts. It is attended by 2 members of the Works Council and the country manager. Two financial stakeholders also attend the meeting by phone. The meeting finishes at 4:30 pm whereas it was supposed to finish at 3 pm.

4:45 pm: the extraordinary meeting of the Works Council starts.

5:15 pm: the members of the Works Council request the 1^st suspension of the meeting so that certain issues can be cleared up.

6 pm: 2^nd suspension of the meeting.

7:05 pm: the meeting is over, and no question has really been answered by the country manager. On Friday 1^st October, however, the country manager had summoned everyone to talk about the announcement and many questions had been asked. The country manager, who wasn’t able to answer, had asked the employees to gather all the questions in order to be able to answer them at the meeting of the Works Council. He was supposed to work with his lawyer to prepare his answers, but no answer was given during the meeting.

7 :10 pm: the members of the Works Council tell the employees—a lot of them are still there—what happened during the meeting. They say that the meeting will start again the next day, on Thursday 10^th October, at 11 pm.

Since Friday 4th October 2013, the employees haven't had admin access to the social networks. However, someone answers to private messages, on behalf of Avon France, that these rumors are speculation.